De la cognition humaine à la cognition artificielle

La psychologie cognitive

Après avoir mis en évidence la notion de proximité et trouvé une façon de la transposer de manière mathématique, nos docteurs en psychologie cognitive, en neuroscience et en mathématiques se sont interrogés sur d’autres aspects de la cognition humaine. Leur observation a notamment permis de mettre en évidence la récurrence de certaines séquences cognitives fonctionnant soit de manière groupées, soit de manière autonome sans ordre établi.

Ce sont certaines de ces séquences qui ont servi de modèle à nos algorithmes.

Aperçu de chacune des séquences

1. Capter / Mémoriser / Stocker

L’accès à la connaissance commence souvent par le brassage d’une ou plusieurs informations élémentaires. Il y a en réalité 2 actions en une. Le fait de capter l’information, et le fait de la conserver, de la mémoriser. C’est le début du cycle. Le cerveau humain capte l’information entrante selon différents canaux (perception auditive, lecture, attention visuelle, etc…).

7. Sélectionner / Rechercher

Plusieurs fois par jour, des centaines, des milliers peut-être plus, nous en venons à rechercher une information dans nos têtes (nous pourrions presque dire que nous faisons un « search » sur notre disque dur mental). Lors d’un raisonnement, d’une conversation nous recherchons en permanence des informations dans nos mémoires.

2. Organiser / Capitaliser

Dans le cas où aucun caractère d’urgence est avéré, cette information va prendre place dans mon cerveau et se situer en fonction des autres informations dont je dispose déjà. La proximité s’opère en corrélant les informations entre elles.

8. Corréler / Rapprocher

Dans tous les cas, que nous trouvions ou que nous ne trouvions pas ce que nous recherchons, la meilleure réponse qui se présente à notre cerveau sera accompagnée de réponses complémentaires (Ex : si je recherche une voiture de marque Renault je peux être amené à penser « Scenic », mais aussi « Megane », « Clio », etc.. Si un interlocuteur étranger me demande le nom d’un ancien Président de la République Français me viendront à l’esprit « François HOLLANDE », mais aussi « Nicolas SARKOZY », « Jacques CHIRAC » etc.. Plusieurs autres informations connexes disponibles prêtent à venir alimenter mon fil de pensée et mon raisonnement.

3. Alerter / Réagir / Déclencher

Bien souvent lorsqu’une information vient à nous, consciemment ou inconsciemment nous évaluons si cette information nécessite une réactivité accrue ou non. Par exemple en voyant un individu avec une arme, je ne vais pas commencer à me lancer dans une réflexion sur les armes à feu. Je vais bel et bien réagir rapidement pour me mettre à l’abri. Il sera toujours temps de réfléchir ensuite et d’évaluer ensuite la posture la plus adaptée.

9. Situer les locuteurs

Evidemment, lorsque j’accède à une information, j’aime savoir de qui elle émane histoire d’évaluer la véracité de cette information, situer le crédit ou l’autorité du locuteur sur le sujet concerné.

4. Synthétiser / Découvrir

Une fois que cette nouvelle information est intégrée parmi les autres informations déjà existantes, je vais pouvoir reconsidérer le tout, obtenir une nouvelle vue d’ensemble. Egalement, cette nouvelle information mise en relation et en perspective par rapport aux autres déjà existantes va peut-être me faire émerger de nouvelles idées. La combinaison de cette nouvelle information avec celles déjà existantes peut me faire découvrir des angles de vues ou des idées que je n’avais pas eu jusqu’alors.

10. Evaluer la tonalité

Lorsque j’accède à une information ou un contenu en mode lecture, j’analyse souvent la façon dont les choses sont dites. C’est le « comment on parle » de ce sujet.

5. Identifier

Dans tous les cas, je vais attribuer un nom ou un groupe de noms qui peuvent être temporaires ou définitifs à cette information. C’est par ce nom ou cette identité que je vais pouvoir retrouver et évoquer ce sujet dans mes conversations ultérieures ou mes citations.

11. Prédire / Anticiper / Déduire

Finalement, fort de notre expérience nous avons remarqué que certains faits conjugués ensemble sont déclencheurs d’évènements. Par exemple : lorsqu’un de nos clients se plaint sur les réseaux sociaux que son appareil électro ménager est tombé en panne (fait 1) et que le montant demandé pour la réparation est excessif (fait 2), il est très probable qu’il cherche à acheter un nouvel appareil (évènement prévisible A). Cette séquence nous permet d’anticiper automatiquement certaine situation au vu des conditions préalables.

6. Classifier

Enfin selon mon expérience de vie, mon apprentissage, mon activité etc…, je vais classer mentalement les informations dans je dispose dans des catégories de manière à pouvoir les réutiliser facilement.

Chaque séquence cognitive élémentaire a donné lieu à un algorithme.

De la cognition humaine à la cognition artificielle

Cognition humaine

Cognition artificielle

Les algorithmes utilisent l’indexation cognitive

Avec pour point de départ le fonctionnement de la cognition humaine, les équipes de SEMDEE issues des travaux du laboratoire C.H.A.R.T (Cognition Humaine ARTificielle) travaillent constamment sur la mise à disposition d’un dispositif de cognition artificielle toujours plus puissant.

Remarques

Il ne s’agit nullement de prétendre que la cognition artificielle peut rivaliser avec l’être humain sur la notion d’intelligence. Nous en sommes encore bien loin et n’y arriverons probablement jamais. Il s’agit d’automatiser et d’industrialiser certains mécanismes cognitifs qui interviennent lors de l’exploitation de la donnée texte. Mécanismes que l’être humain n’est pas en mesure d’exécuter sur les très gros volumes du fait de la limitation de son système cognitif. Notons que si cette automatisation d’une partie de la cognition est rendue possible, c’est aussi grâce à l’évolution des capacités de calcul et de stockage de volumes de plus en plus conséquents.